Episode 1
J’étais certaine d’avoir ouvert les yeux, pourtant aucune lumière ne m’éblouissait. Je me les frottais de nouveaux pour être bien sûre de ne pas les avoir gardés fermés. Non, ils étaient bien ouverts, alors pourquoi ? Pourquoi c’était le noir complet ? Après quelques minutes sans bouger, je m’habituais enfin à l’obscurité, je parvenais à distinguer mes bras du reste de la pièce qui me paraissait très petite. Je ramenai mes cheveux derrière mes oreilles, ils me chatouillaient le visage. Mes doigts étaient engourdis, et je ne sentais plus mes jambes, mais ça me rassurait de savoir qu’elles étaient toujours là en les frôlant de ma main. Un courant d’air souffla dans mon dos, apparemment peu couvert. J’avais froid, je ne savais pas où j’étais. Un grelottement me rappela que j’avais une voix, et que je pouvais encore m’en servir. Doucement, sans vraiment savoir à qui, je gémis :
- Y’a quelqu’un ? S’il vous plait, répondez-moi.
Mais je n’obtins que le silence en guise de réponse. J’avais peur, très peur. Au moment même où je désespérais, et enfouis ma tête dans les creux de mes bras, un bruit sourd résonna. Des pas ? La manière dont sonnait le bruit me laissait penser que le sol dur et froid sur lequel j’étais assise était de la pierre.
- Un sous-sol ? Pensais-je à voix basse.
Les pas se rapprochaient, puis s’arrêtèrent. Quelque chose que je n’avais pas remarqué jusque là s’abaissa ; une poignée… La lourde porte mit du temps à s’ouvrir complètement. Quand ce fut le cas, la silhouette d’un homme m’apparaissait.
Je fus d’abord éblouit par la lumière qui émanait de l’extérieur de la pièce, puis je parvins à me ressaisir. Je considérai l’homme de la tête aux pieds. Il devait avoir entre 20 et 25 ans ; ses cheveux noirs étaient tirés en queue de cheval, mais une mèche persistait à rester devant son visage. Son T-shirt noir également se confondait à son pantalon de même couleur, auquel une ceinture retombait légèrement. Une cigarette à la bouche, des écouteurs dans les oreilles, il haussa la tête et me regarda de haut.
- Tu es prête ? Me dit-il.
Il s’approcha de moi, et se baissa à ma hauteur, accroupit.
- Aujourd’hui est ton jour de chance, nous sommes certains que tout marchera comme sur des roulettes !
La peur… Non, pas seulement la peur, mais aussi la frayeur, l’horreur, la crainte et même la colère m’envahirent à cet instant. Je voulus reculer, mais trébuchai. Depuis combien de temps n’avais-je pas utilisé mes pieds ? L’homme me saisi par le poigné, et me tira en avant pour me relever. Obligées, mes jambes me soulevèrent mais je tenais difficilement debout. Tirée violemment vers l’extérieur, je marchais vers je ne sais où, mais tout ce que je savais, c’est que je n’avais pas le choix…
J’ouvris de nouveau les yeux. Ce fut cette fois-ci le bleu du ciel qui m’illumina. Par réflexe, je ramenais des cheveux derrière mes oreilles, mais je n’en sentis aucun. Ils étaient attachés à l’arrière de ma tête en un chignon mal fait. Quel soulagement! L’air n’était pas aussi humide, froid et suffocant que dans la petite pièce sombre dans laquelle je me trouvais. Un rêve… J’ai rêvé !
Correction après relecture! =D